10 jours en pirogue à voile sur le canal du Mozambic

Il existe deux façons de rejoindre Tuléar depuis Morondava. Le 4*4 ou taxi brousse sur des pistes défoncées pendant 3 ou 4 jours ou la pirogue à voile en longeant la côte pendant une semaine. C’est décidé ce sera la pirogue. Mais nous ne savons pas encore que ce choix peut présenter beaucoup de galères…

 

  

 

1^er jour : Début en douceur. Après avoir fait le plein de provisions la veille, à 6H nous voilà partis.  La mer est calme et un petit vent nous permet d’atteindre Belo sur mer à 14H. Nous établissons le campement sur une langue de sable séparé du village par une large mangrove. Première galère, les piroguiers ont oublié le nécessaire de cuisine pour faire à manger et le charbon, de plus leurs attitudes laissent à désirer : ils font la gueule, ne nous expliquent rien, ne nous parlent que pour répondre brièvement à nos questions. Bonjour l’ambiance ! A 16H,après les avoir attendus deux heures au campement, affamés et énervés, on les engueule et partons au village. Belo sur mer est un joli petit village au bord d’une plage bordé de palmiers. Des boutres sont en construction. On se requinque dans une petite gargote en bord de plage, poisson et crabe grillé ça va tout de suite mieux.

 

 
  

 

2^ème jour : Levé à 6H, changement d’équipe et de pirogue ! Le vent est bon, tout laisse prévoir une magnifique journée. Mais en début d’après midi, le vent et les vagues se font de plus en plus grosses. Nous commençons a douter de la compétence de nos piroguiers et cela se confirme très rapidement lors d’un changement de cap, le piroguier n’est plus sur le balancier et en deux secondes nous voilà à l’eau en pleine mer. Heureusement un des piroguiers  se jette de justesse sur le balancier et évite la catastrophe. Même si pour nous elle est déjà faite. Nous remontons sur le bateau et pensez bien que ça a gueulé un moment. Sur ce nous affrétons un petit village de pêcheur peuplés de Vezo.  Beaucoup d’entre eux n’ont jamais vu de Vasaha. Ils nous regarde à distance monter notre campement.

3^ème jour : On se passerait bien de reprendre la pirogue, mais ici c’est le seul moyen de locomotion.  Tout se passe bien jusqu’à 10 H et puis plus de vent ! Afin d’avancer au mieux, les piroguiers décident de rejoindre les mangroves à proximité afin d’affréter un petit village. C’est très difficile car nous avons le vent de face et nous sommes à contre courrant. Le seul moyen d’avancer est de tirer la pirogue avec une corde depuis le bord pendant de longues heures…

 

 

 

 

4 ème jour : Mauvais vent et grosses vagues ce matin, il n’est pas possible de repartir en mer. Nous décidons d’avancer un peu par les bras de mangroves. Cette partie est magnifique, c’est un véritable labyrinthe luxuriant.   Nous avons la chance d’avoir un piroguier originaire du coin. Il décide de nous emmener dans son village natal.

 

5^ème jour : Nous sommes encore bloqué par ce satané vent du sud. Heureusement que nous sommes dans la famille du piroguier. Nous vivons à la locale, mangeons dans les cases. On assiste à la vie quotidienne des villageois : triage du riz, réparation des cases, des pirogues, des filets de pêche, découpe d’un requin devant les regards admirateurs…Certaines familles ont un groupe électrogène et le soir une télé diffuse des clips avec de grosses enceintes. On danse, c’est la fête !

 

 

 

6ème jour : Vent du sud…encore bloqués. On commence à perdre espoir surtout que nous sommes encore loin de la moitié du parcours.  Si le vent ne change pas nous rejoindrons en 6h de charrette à zébu la route où passe le taxi brousse. Environ 10h de transport dans le meilleur des cas pour gagner Morombe la ville à mi parcours. On vous cache pas que ça nous motive pas trop ! De plus, quand tu es bloqué comme ça, les gens savent que tu n’a pas le choix et les prix montent… La charrette à zébu bientôt au prix d’un taxi !

 

 

 

7^ème jour : Il n’y a pas de vent. Mais on décide de partir quand même. On attend au large que le vent se lève  et miracle vers midi, un vent sud ouest se lève et nous permet d’avancer ! On avance même super bien, ça nous remonte le moral. On passe à coté de petites îles avant de rejoindre Morombe au couché du soleil.

 

Ca fait trop du bien de dormir dans un vrai lit , le camping sauvage c’est quand même rude !

 

8^ème jour : On se dit que la chance à tourner car le vent nous permet de continuer jusqu’à l’île de Nosy Be. La plus belle partie  arrive, ce serait dommage de s’arrêter là, allez on continue ! En effet la mer est de plus en plus clair, nous entrons dans la partie des lagons. L’approche de l’île est magnifique, petites cases typiques en bord de plage, un gros baobab bouteille. Waou !

 

Nous arrivons à midi et on se dit que l’on va bien pouvoir profiter. Mais non, nous sommes convoquer au village pour remplir des papiers et payer des taxes de passage ! Ca discute à n’en plus finir, on y passe un temps fou ,il faut payer encore d’autres taxes car nos piroguiers n’ont pas leur papiers. Au final, de galère en galère, on nous dit que nos piroguiers ne pourrons pas continuer et qu’il faut en changer.

 

9^ème jour : Le vent du sud est de retour, on nous dit qu’il faut rester un jour de plus sur l’île. Epuisés, nous décidons d’arrêter. Retour à Morombe. Cette ville est vraiment sale. Personne n’a de wc alors ils font tous sur la plage. Quand on marche, attention aux mines ! Il y a eu ces dernières années des épidémies de choléra. Nous passons la journée à essayer de trouver une voiture en vain. Nous prendrons le taxi brousse de nuit. Juste avant de partir, on apprend au restaurant par un autre guide qu’un groupe de quatre touristes dans le même cas que nous vient d’arriver. Heureusement qu’on a eu cette information, car le départ en taxi brousse est très mouvementé, en plus d’une bande de jeunes complètement ivre, le chauffeur roule comme un fou, on ne se sent pas du tout en sécurité. La ça fait ni une ni deux, julien me dit de simuler la maladie. Je fais semblant d’avoir envie de vomir et on nous laisse descendre. On décide de partir rejoindre les quatre touristes à leur hôtel.

 

10ème jour :  On cherche un véhicule et enfin on en trouve un. On part en fin de matinée et au bout de 20 km, tombons en panne !

 

11^ème jour : Enfin on part, on a trouver un véhicule, c’est un bâché. On est à l’arrière sur un matelas posé à terre, emmitouflés dans un maximum de vêtement plus sacs de couchage. Ca caille ! La route est magnifique : piste de sable rouge, grande quantité de baobabs en fruits...
On a bien mérité trois jours de farniente à Mangilly,  village en bord de mer avec  une jolie plage avec des palmiers.

 

 

Grâce à ça, on aura pu voir la vie du peuple pêcheur semi nomade : les Vezo. On aura vraiment été hors des sentiers battus. Une expérience inoubliable !

 

 

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Commentaires :

Jojo et Pierrot dit :

24/9/2008 à 12h 12min

Vous ne seriez pas en train de vous la jouer Mike Horn! Prudence tout de même. Bonne route ou plutôt bon vent! Bises Jojo.

t55creat dit :

20/9/2008 à 12h 12min

Salut braves&jeunes voyageurs,de ma part d'un vieux voyageur..c'est vraiement Super votre receuille..je suis ne 16.09.1955 c'est fait longtemps que je cherche a trouver votre site..Bizou a tous les brave voyageur..on the road again..wish to see u all in cairo-Le Caire-Egypte..Je vous offre le Cafe Turque chez moi..T.michel

cécile dit :

16/9/2008 à 12h 12min

super les p'tits loups ! toujours efficaces dans la tourmente ! j'espère que tout va aller très bien maintenant. je pars ce soir à 21h10 gros bisous à vous deux. cécile

laure dit :

15/9/2008 à 12h 12min

gros bisous a vous 2 ; je suis toujours avec attention votre parcours....du combatant!!!! Apparement madagascar c est bien comme will le disait..."moura moura " tout prend un temps fou! Allez no stress c est les vacances et ici c est encore le temps pourri!!! PROFITEZ!!!!§!!!

faby dit :

14/9/2008 à 12h 12min

et bien quelle aventure !de beaux paysages....et des ptits malins qui font appliquer les taxes!!!j'attends la suite avec impatience bisous

Ed dit :

12/9/2008 à 12h 12min

ça fait plaisir de lire votre récit, on s'y croirait ! Enfin, je constate que finalement...le paiement de taxes diverses et variées c'est INTERNATIONAL !! Alors qu'on entend ici qu'il n'y a qu'en France qu'on est sur taxé ! Ca rassure ! ;-) Bonne continuation les amis.

Jess dit :

12/9/2008 à 12h 12min

Cool, y'a de l'aventure, des rebondissements, de la peur... J'adore! A+